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Défi en confinement

Publié le par Marie Célanie

Toujours le défi avec mon cousin, 3 jours, 3 thèmes : silhouettes, bleu, diagonale. Je suis assez contente du résultat et vous?Toujours le défi avec mon cousin, 3 jours, 3 thèmes : silhouettes, bleu, diagonale. Je suis assez contente du résultat et vous?Toujours le défi avec mon cousin, 3 jours, 3 thèmes : silhouettes, bleu, diagonale. Je suis assez contente du résultat et vous?

Toujours le défi avec mon cousin, 3 jours, 3 thèmes : silhouettes, bleu, diagonale. Je suis assez contente du résultat et vous?

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Vue en reflet

Publié le par Marie Célanie

Pour suivre un défi de photos en confinement lancé par un de mes cousins et sa fille, sur le thème "feuilles", ceci que j'ai gardé pour vous

Pour suivre un défi de photos en confinement lancé par un de mes cousins et sa fille, sur le thème "feuilles", ceci que j'ai gardé pour vous

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Elle s'appelait Marie-Chapitre 5

Publié le par Marie-Françoise Saulue-Laborde

CHAPITRE 5

Le dimanche n’était pas un jour comme les autres.

Personne ne travaillait aux champs. Mais, il fallait quand même s’occuper des vaches. C’est pourquoi, ce dimanche, le père et la mère se levèrent comme chaque matin, à la même heure. Le père s’habilla rapidement et partit vers l’étable : il fallait traire les vaches et les faire sortir.

Aujourd’hui, elles se contenteraient du champ le plus proche.

Ils s’installèrent sur les petits tabourets à trois pieds, qu’ils déplaçaient de vache en vache, le seau à la main, pour récolter le lait qu’ils verseraient ensuite dans des pots en métal de tailles diverses, qui iraient attendre les clients sur l’appui de la fenêtre de la cuisine.

Le père fit sortir les vaches et les poussa vers la barrière ouverte. Elles y allaient sans hâte, secouant leurs bonnes grosses têtes pour chasser les mouches qui leur faisaient cortège et faisant chanter leurs clarines.

Sitôt la barrière refermée, il se dirigea vers la salle.

A part les plus jeunes, personne ne prit de petit-déjeuner. Aucune odeur de café, ni de soupe à réchauffer, ni de jambon ou d’œufs frits. Il fallait rester à jeun et ne rien manger à partir de minuit pour pouvoir communier pendant la messe.

Seuls Antoine et Mélanie avalèrent leurs bols de lait et leurs tartines de confiture.

Chacun vint chercher  un broc d’eau chaude pour faire une toilette plus soignée.

On préparait aussi les habits et les chaussures du dimanche qui devaient être bien propres et pas crottées de boue comme les sabots ou les galoches de travail.

Pendant ce temps, la mère mit en route son repas pour que tout soit prêt à leur retour. Dans la cheminée, elle mit à chauffer une marmite d’eau dans laquelle elle ajouta un oignon piqué de clous de girofle, du thym, du laurier, une gousse d’ail, et elle y jeta les haricots blancs qui avaient trempé toute la nuit. A leur retour, ils seraient bons à être assaisonnés.

Elle enduisit les poulets de graisse, sala, poivra et les mit au four. Quand on les mangerait, leur peau serait craquante et leur chair tendre et juteuse.

Il fut bientôt l’heure de partir. La mère inspecta les tenues, rectifia un col de chemise par ci, tira sur une jupe par là, remonta des chaussettes, aplatit d’une tape quelques épis récalcitrants. Vérifia que chacun ait son missel. Et ils se mirent en route, Vincent et Anna compris. L’église était proche, ils n’avaient guère de chemin à faire.

Marie suivait. Pensive. Jusqu’à ce jour, elle n’avait pas réfléchi à son avenir. Sa vie lui semblait simple : comme sa mère et ses tantes, le moment venu, elle épouserait un garçon du voisinage et elle aurait la même vie : les bêtes, les travaux des champs, la maison, la cuisine, les enfants. Elle n’imaginait rien d’autre que cette continuité. Et voilà que sa tranquillité se trouvait bousculée. Tout d’un coup, on lui donnait un futur. Et elle ne savait qu’en faire…

Devant l’église, les familles, les amis se retrouvaient. On s’embrassait, les grands bérets se soulevaient. Les enfants essayaient de s’échapper pour courir un peu, on les réprimandait vite « Tes habits du dimanche et tes chaussures ! Fais donc attention ! »

Marie retrouva ses amies, les sœurs Lartigue. Marguerite avait un an de plus qu’elle et Bernadette un de moins. « J’ai une grande nouvelle à vous annoncer ! Mais on en parlera ce tantôt, quand on ira se promener » Les deux sœurs la regardèrent, étonnées «  Et pourquoi pas de suite ? » « Parce que. Et on doit entrer, la messe va commencer et ma mère m’appelle. »

L’église se remplissait lentement. Les hommes et les jeunes gens montaient à la tribune, les femmes et les enfants s’installaient en bas, chacun sur sa chaise, et pas sur celle du voisin. Les plus riches avaient des chaises rembourrées en velours avec leurs noms cloutés sur les dossiers. Pour les autres de simples marques tracées dans le bois.

Marie écoutait distraitement le prêtre. Par habitude, elle répondait, mollement, et chantait  à voix basse. Elle aurait été incapable de se souvenir du contenu du sermon, et elle sursauta quand sa mère lui tapa sur le bras : il fallait aller communier. La messe serait bientôt finie. Elle n’en avait tiré aucun réconfort.

D’habitude, la messe finie, elle restait avec les sœurs Lartigue et d’autres amies d’école, à papoter jusqu’à ce que sa mère l’appelle. Mais aujourd’hui, elle était pressée de rentrer. L’excitation se transformait en panique. Le temps passant, elle s’angoissait. Et ne savait plus si c’était l’attente, l’incertitude ou la décision à prendre qui lui serrait le cœur.

Elle alla embrasser ses amies « A tout à l’heure. Venez me chercher »

Et elle repartit avec sa famille vers la maison.

Dès qu’on eut posé les manteaux, on s’installa autour de la cafetière. Tout se ralentit pour Marie, le café qu’on versait, la cuillère qui tournait lentement dans la tasse, le père qui tassait le tabac dans pipe avant de l’allumer.

On poussa vers elle un bol de lait teinté de chicorée. Elle le but machinalement.

L’oncle Vincent se racla la gorge « Donc. Si vous voulez bien, on pourrait en parler, maintenant ? »

Thérèse, la mère, hocha la tête en regardant son mari « Oui. Allons-y »

Pesant ses mots, l’oncle refit sa proposition. Il expliqua, argumenta, tout en parlant, il faisait tourner sa tasse entre ses mains, sans lever les yeux. Son idée ne lui paraissait plus si bonne, soudain. Enfin, il soupira « Voilà. Qu’en pensez-vous ? »

« On en pense que du bien, tu peux le croire. Marie a 16 ans bientôt. Elle aura fini le cours complémentaire à l’été. Votre offre tombe à pic. Si toutefois elle est d’accord. Mais n’oubliez pas que c’est notre fille que nous allons vous confier. Il vous faudra veiller sur elle, l’aider, la soutenir. Et, le dimanche, il faut qu’elle puisse aller à la messe. Et ce serait bien qu’elle revienne ici tous les mois, au moins au début. Donc qu’elle ait des jours libres »

Marie n’en croyait pas ses oreilles. Quand avaient-ils eu le temps de tout décider ? Et sans lui en parler ? Non pas que les propositions lui déplaisent. Au contraire, elles lui semblaient pleines de bon sens. Mais est-ce que c’étaient des conditions de travail normales ? Elle voyait bien que la tante se renfrognait et que sa mère se permettait un petit sourire en coin. Que se passait-il entre les deux femmes ? Elle avait toujours cru qu’elles s’aimaient et s’appréciaient. Mais à les voir là, elle n’en n’était plus très sûre.

On se tourna vers elle

« Qu’en dis-tu, petite ? »

Elle eut peur tout d’un coup

« Je dois décider tout de suite ? »

La tante murmura « Il y a d’autres filles à embaucher, tu sais »

« Tss Tss » L’oncle tapota l’épaule de sa femme.

«  Nous te prenons un peu de court, petite. De toute façon, si tu acceptes, et je suis sûr que tu accepteras, tu commencerais à l’automne, en octobre, ça te laisse du temps. Mais il faudrait que tu nous répondes avant Pâques. Qu’en dis-tu ? »

Elle n’en disait rien. Elle hocha la tête. Pâques, oui. Pour Pâques, elle serait prête.

Tout le monde se leva. La vie reprit, on rangea le café et on s’occupa du repas. Enfin, les femmes. Le père et l’oncle partirent faire un tour. Les garçons filèrent dans leur chambre.

Quand tout fut prêt, la soupe sur la table, la nappe bien tirée, on appela les uns et les autres.

Le repas se déroula dans une ambiance feutrée. La soupe fut vite avalée. On ouvrit un bocal de pâté avant d’attaquer les poulets rôtis, dorés de graisse, et les haricots blancs qui avaient mijoté toute la matinée. Les conversations traînaient, on se servait largement, le père versait le vin, on sauçait avec de gros morceaux de pain. On savourait.

Ils finissaient le gâteau et les pommes quand on frappa à la porte. « Les petites Lartigue, sans doute. Entrez, entrez, petites »

Marguerite et Bernadette entrèrent joyeusement

« Bonjour tout le monde ! Madame Labarrère, est-ce que Marie peut venir se promener avec nous ? »

« Mais oui ! Mais prenez un bout de gâteau, allez »

Marie ne se le fit pas dire deux fois. Elle attrapa son manteau, saisit ses amies par le bras, et hop ! Les voilà parties !

Il ne faisait pas froid. Elles partirent d’un bon pas. Elles connaissaient tous les chemins alentour. Après l’abreuvoir, elles prirent un chemin à gauche qui s’enfonçait sous les arbres encore dénudés. Elles s’assirent sous un chêne.

« Alors, raconte. Qu’avais-tu à nous dire ?»

« Voilà. Vous connaissez mon oncle Vincent et ma tante Anna ? »

« Oui, ceux qui sont chez toi aujourd’hui et qui ont un hôtel à Pau ? Oui, on les connaît. Et alors ? »

« Et, alors, ils veulent que j’aille travailler à l’hôtel. Avec eux. En octobre »

« A Pau ? Tu partirais à Pau ? Et pour faire quoi ? »

« Un peu de tout : le ménage, la cuisine, les chambres. Un peu tout, quoi. »

« Et tu es contente, au moins ? »

« Je ne sais pas »

Marguerite remarqua « C’est une chance de trouver un travail sans en chercher. Et dans la famille proche, en plus. Tu n’auras pas à t’en faire : ton oncle et ta tante t’aiment bien. Ils t’aideront. Tu ne seras pas seule, c’est bien »

Sa sœur approuva « Oui, c’est bien. Et tu seras payée au moins ? »

« Oui, bien sûr. Pas beaucoup au début, mais ça augmentera si ils sont contents. Donc, vous pensez que je dois accepter ? »

Marguerite réfléchit un peu avant de répondre. Elle avait bien senti ce que Marie ne disait pas : elle avait peur et elle demandait de l’aide, de l’aide pour se décider. Elle prit Marie par la main et lui dit :

« Oui, je crois que tu peux accepter. Tu seras protégée et tu pourras aider tes parents. Et tu peux être fière : tu es la première de ta famille à le faire »

Bernadette pensait surtout qu’elle allait perdre son amie. Mais sa sœur avait raison. Une chance pareille, ça ne se refusait pas.

« Ils m’ont donné jusqu’à Pâques pour me décider »

« A quoi bon attendre ? Si tu es décidée, vas-y et accepte »

« Tu as peut-être raison. Je vais en parler avec ma mère d’abord. »

«C’est le mieux que tu aies à faire si tu veux mon avis »

Oui, c’est ce qu’elle ferait. Elle lui dirait qu’elle avait réfléchi et qu’elle acceptait ce travail et qu’on pouvait le dire à l’oncle et à la tante.

Elle ressentit un grand calme. Elle regarda ses amies :

« Il fait plus frais, marchons encore un peu »

 

©Marie Célanie

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CONFINEMENT

Publié le par Marie Célanie

Vue de ma fenêtre : projection, reflet, bizarre, vous avez dit bizarre
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